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Pièces à l'Affiche |
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Qui
est Ferdinand ? Existe-t-il ou existera-t-il ? Mérite-t-il
simplement d'exister ? La pièce débute sur la question
fondamentale de la nécessité d'un personnage. Celui-ci
se crée au fur et à mesure qu'il se raconte et,
tout en dialoguant avec son auteur créateur (son double
ou son Godot), tente de trouver une justification à son
existence déjà synonyme d'ennui et de solitude.
Petit à petit, la pièce se déroule comme
une bobine, avec une souplesse quasi cinématographique,
rythmée par quelques chansons. Ferdinand décide
de rentrer dans l'action et, pour rompre la solitude, s'essaye
à l'amour, sans grande conviction. De nouveaux personnages
en profitent pour rentrer dans le jeu. À la limite de
la caricature, ils vont participer (jouer !) à la noce
de Ferdinand et de Violette, une femme peut-être ordinaire
ou peut-être pas. Puis, les personnages vont défiler, telle une galerie de portraits, pour nous donner chacun leur témoignage sur ce qui vient de se passer ou sur ce qui aurait pu se passer. Tout cela se succède très vite et de manière fluide. Les musiciens, sur scène, donnent le tempo avec subtilité. Cette succession d'histoires nous entraîne, avec jubilation, dans un univers surréaliste où tous les personnages finissent, comme Ferdinand au début, par tenter de justifier leur droit à exister. Cet ensemble de situations inattendues défile, avec aisance, dans un décor ambiance " chambre froide métal ", entre salle d'accès des urgences et garage " high tech " pour " Start Up ". Celui-ci, conçu astucieusement, offre de nombreuses transformations permettant une scénographie riche et variée. La mise en scène d'Olivier Lopez retranscrit remarquablement bien le texte vif et percutant de Julie Douard. Il a su concevoir une distribution dynamique qui porte avec énergie et beaucoup d'enthousiasme cette création contemporaine. Dorian Rossel (Ferdinand) et Marie-Laure Baudain (Violette) jouent une partition étrangement pathétique et presque burlesque, les autres comédiens apportant en écho, leurs variations. Le rythme est orchestré, en direct, par le talentueux trio Paulette, Marthe et Léon. Ils ponctuent le spectacle par des chansons réalistes, comme un miroir à la non-vie de Ferdinand. Mais ce spectacle ne serait rien sans le plaisir de découvrir un nouvel auteur (une " auteuse " comme dirait nos cousins québécois), Julie Douard. Cette pièce, qui n'est pas sa première, nous permet de découvrir une écriture extrêmement actuelle et " enlevée ". Sachant manier avec dextérité l'humour et la tragédie, Julie Douard sait nous offrir des bribes de poésie surréaliste et nous parler de " la molesse du sable ". Doté d'une mise en scène extrêmement moderne, ce spectacle est une farce avant-gardiste. Une aventure ambitieuse mais une réussite complète. © Gil Chauveau 01/2001 |
"Ferdinand
l'impossible" de Julie Douard. Mise en scène d'Olivier Lopez. Création de l'Actea. Avec Marie-Laure Baudain, Virginie Boucher, Sandra Devaux, Nicolas Dubost, Romuald Duval, Damien Leguedois et Dorian Rossel. Musique, création et interprétation : Paulette, Marthe et Léon. Décors de Trambert Jolivet. Lumière de Frédéric Hocke. Costumes de Nadine Véron Créée en octobre 2000, cette pièce sera de nouveau à l'affiche du 27 février au 10 mars 2001 au Théâtre 2.Bis, 2bis rue de l'Union, Caen(14), du mardi au samedi à 20 h30. |
Renseignements : 02 31 93 30 40. |